"Le Camp des Familles"

A travers des photos, des documents d’époque ou encore des témoignages et des œuvres d’art contemporain, cette exposition temporaire met en lumière le traitement réservé aux familles nomades pendant la Seconde guerre Mondiale.

Ces gens du voyage, des milliers de femmes, d’enfants et d’hommes, ont fait l’objet de campagnes d’identification dès le début du XXe siècle, avant d’être surveillés mais également internés pendant la guerre, notamment au Camp de Rivesaltes, en zone non-occupée, avant, pour certains d’entre eux, d’être envoyés vers les camps nazis.

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De janvier 1941 à novembre 1942, les autorités françaises internent plus d'un millier de Nomades au camp de Rivesaltes, pour l'essentiel expulsés d'Alsace et de Moselle, territoires annexés par le Reich allemand en 1940. Pour ces femmes, enfants et hommes, le camp de Rivesaltes n'est qu'une étape dans leur long parcours de persécution qui les mènera, pour certains, vers d'autres camps.

L'exposition retrace une longue histoire de politiques de catégorisation, de marginalisation et d'exclusion qui ciblent les "nomades" en France et les "tsiganes" en Allemagne depuis la fin du XIXe siècle, à travers des parcours biographiques reflétant la multiplicité des profils de familles persécutées et soulignant la diversité des trajectoires de persécution (assignation à résidence, internement, évasion, incarcération, déportation...).

Elle déploie un récit historique incarné et pédagogique montrant de quelle manière l'État républicain, puis vichyste, catégorise et interne des familles entières selon des présupposés raciaux, en présentant des documents de contrôle, des archives privées, des témoignages écrits et oraux associés à des œuvres d'art contemporaines.

Dans la continuité de l'exposition, des tables-rondes et conférences seront organisées pour approfondir et prolonger les différents thèmes abordés dans les salles du Mémorial.

Pour cette exposition, le Mémorial du Camp de Rivesaltes associe les descendants et les associations mémorielles et fait entendre la voix des persécutés sur la mémoire douloureuse de l'internement et sur la situation des "gens du Voyage" aujourd'hui.