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Le pouvoir de la fiction en science | Rencontre #4
Sciences et fictions de l’humain
Dans sa volonté de maintenir une articulation forte entre la création artistique et la recherche théorique, Le Fresnoy – Studio national met en place pour plusieurs années un groupe de recherche intitulé "Sciences et fictions de l’humain".
Lorsqu’on pense aux rapports qu’entretiennent science et fiction, viennent couramment à l’esprit la science-fiction, qui puise son imaginaire dans celui de la science, et la dissémination des savoirs scientifiques, qui recourt volontiers à la fiction pour rendre ceux-ci accessibles à un large public.
La fiction semble dans les deux cas intervenir dans un second temps, comme si elle était subordonnée à la science. Or cette perspective ne rend pas compte de l’influence mutuelle qui existe entre l’une et l’autre.
Les recherches scientifiques s’ancrent souvent dans des imaginaires préexistants, issus autant de la science elle-même, que de la culture et des œuvres artistiques de leur époque. Certains courants esthétiques captent et amplifient des préoccupations collectives, influençant à leur tour les orientations prises par la science.
Ainsi, la fiction ne se contente pas d’illustrer les progrès scientifiques : elle participe activement à la manière dont une société imagine l’avenir, projette ses espoirs et formule ses inquiétudes face aux innovations techno-scientifiques.
La science comporte également une part de fiction avérée dans ses méthodes (les faits scientifiques ne sont pas de simples observations objectives, mais des constructions produites au sein d’un contexte socio-culturel), et l’idée d’employer celle-ci non plus uniquement comme un moyen annexe, mais comme une véritable modalité de production scientifique, revêt une certaine pertinence.
La fiction autorise en effet une spéculation libérée des contraintes institutionnelles, ouvrant des espaces d’expérimentation mentale où des intuitions non prouvées (ou non prouvables) ou des hypothèses parfois trop audacieuses aux yeux de l’institution scientifique peuvent néanmoins enrichir l’imaginaire scientifique.
Cette rencontre portera une attention particulière au vivant et aux manières dont la fiction vient troubler, déplacer et parfois même anticiper les savoirs scientifiques sur ce sujet.
Comment penser la diversité du vivant au-delà d’une vision anthropocentrée ? Comment raconter les formes de vie et les milieux qui nous sont peu familiers ?
Jusqu’où la fiction peut-elle s’éloigner de l’idéal d’objectivité scientifique tout en contribuant aux processus de recherche ? Et quels types de savoirs inédits permet-elle de faire émerger, que les approches académiques traditionnelles ne sauraient atteindre ?
Programme :
14h — Olivier Perriquet
Introduction et présentation de la rencontre
14h10 — Fleur Hopkins-Loféron
Penser en animal : la conscience non-humaine dans l’œuvre SF de Camille Brunel
15h — Jeremie Brugidou
Vers un imaginaire de l’océan profond : Qu’est-ce qui le structure ?
Quelle est sa matérialité ? Comment en faire une politique ?
15h50 — Projection de films courts
16h20 — Pause
16h30 — Vinciane Despret
Scientifictions plurispécifiques
17h20 — Matthieu Duperrex (conférence performée)
Blue Crab Blues
18h10 — Table ronde avec l’ensemble des intervenant·es
19h — Fin de la rencontre
MER. 12 MAR. 2025 — 14H > 19H
Gratuit